Devenir enseignante d’équitation : histoire d’une reconversion

En 2020, c’est assez à la mode de dire que l’on s’est reconverti. Mais quand je dis que j’ai fait une « semi-reconversion dans le monde équestre », je lis souvent l’interrogation (parfois même un peu de vide d’incompréhension) dans les yeux de mes interlocuteurs. 🧐

Semi-reconvertie dès mes 29 ans ? Et puis d’abord pourquoi « semi » ? Et quelle idée de se reconvertir dans un métier aussi difficile et réputé ingrat que celui d’enseignant d’équitation ? Ça donne quoi la vie d’enseignante indépendante ? Voici ENFIN les réponses à toutes les questions qui vous empêchent de dormir la nuit (ou pas).

Pourquoi se reconvertir dans le monde du cheval ? aka les motivations

Un tour du monde, ça change la vie

Il y a 5 ans, je posais le pied dans le RER B pour rentrer de l’aéroport Charles de Gaulle jusqu’à Paris, après un an de voyage autour du monde.

Rapidement, je démarre un job qui m’attendait depuis 2 mois, et je reprends le fil de ma vie. Ou pas.

En fait, la redescente sur terre est compliquée. Il faut reprendre le rythme, et puis quand on ne me pose plus aucune question sur le voyage, la vie reprend son cours comme avant… sauf que je ne suis plus comme avant. Je me questionne.

Ce que j’ai vu, fait et vécu pendant un an n’est pas dicible, mais ça m’a forcément changée. Je ne me vois plus me lancer dans une course à la promotion, avec des objectifs carriéristes qui ne font sens que parce que c’est ce que l’on nous enseigne en école de commerce (no offense aux carriéristes, chacun ses choix).

Je suis beaucoup plus sensible à l’environnement, à l’écologie, à la nature, au bien-être humain et animal, bref à ce qu’on pourrait appeler le vrai sens de la vie. Mais moi, il me faut retrouver du sens à mon quotidien, après avoir vécu quelque chose d’aussi incroyable qu’un tour de monde et tout ce qui va avec. Alors je reprends ma vie en me questionnant et en m’accrochant à la seule raison qui m’a réellement motivée à rentrer… 🐴

Et Dieu créa U2.
(Juju de Vulsain x Chef Rouge en vrai)

Lorsque mon CDD se termine, je refuse de continuer sur un CDI pour prendre le temps de faire le point sur mes envies professionnelles. Pendant un an, je teste le statut de freelance et je m’interroge sur la suite mais j’ai la sensation de stagner dans ma réflexion : j’ai des milliers d’idées et zéro passage à l’action.

Le bilan de compétences, cet outil indispensable à la reconversion

Seule dans mes errances, je saisis l’occasion de faire un bilan de compétences et je commence à comprendre où je souhaite aller. Dans les pistes sérieuses évoquées, on retrouve le métier d’enseignante d’équitation, qui me faisait tant rêver ado et que j’ai laissé tomber car j’avais la possibilité de « faire des études ». Un choix que je ne regrette pour rien au monde, mais qui m’a fait renoncer à l’idée de réaliser ce rêve un jour. Pourtant j’aime profondément les chevaux, et transmettre mon savoir a toujours été un moteur, y compris lors de mes expériences en entreprise.

La passion + les bonnes conditions = 🚀

Et puis les étoiles s’alignent : dans les écuries où je suis cavalière depuis 20 ans, une place d’élève monitrice se libère au dernier moment. Les élections présidentielles approchant, les financements de formation vont bon train chez Pole Emploi. La personne chargée de mon bilan se charge de me mettre le coup de pied aux fesses qu’il me fallait pour me décider : je vais devenir enseignante d’équitation !

La reconversion… et après ? aka la vie de reconvertie

Devenir slasheuse et combiner deux métiers

Pendant mon année de formation, j’ai eu le temps de mûrir mon projet. J’avais déjà travaillé sur plusieurs missions en tant que freelance en marketing digital. J’ai donc continué pendant cette année de formation, à un rythme plus calme, pour voir si je pouvais combiner les deux.

Spoiler alert : on peut ! Spoiler alert bis : c’est 2 fois plus de charge mentale, de questionnements, d’investissement personnel, de problématiques clients… mais aussi 2 fois plus de chances de m’épanouir dans ma vie professionnelle !

Après tout, j’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi il fallait choisir un seul métier quand on devait travailler 40 ans et que les conditions dans lesquelles nous vivons aujourd’hui nous permettent de faire autrement.

Pourquoi garder deux activités ?

Garder mon premier métier, cela me permet – et ce n’est pas négligeable lors d’une reconversion – de m’assurer des revenus confortables pour me permettre d’exercer le métier d’enseignante d’équitation sans pression financière.

C’est aussi combattre la routine que je déteste, en me challengeant sans cesse et en m’adaptant à des univers très différents en permanence : parfois des heures devant mon PC, l’après-midi en extérieur, parfois seule toute la journée, le lendemain entourée de petits cavaliers 🥰

C’est enfin, je crois, un moyen tout trouvé de répondre à mon insatiable besoin d’apprendre puis de transmettre : dans mes deux métiers, je m’interroge beaucoup, je cherche, j’apprends en continu, puis j’aime partager mes connaissances. Et finalement, je suis arrivée aujourd’hui à trouver des connexions entre mes deux mondes qui semblaient si opposés.

Le quotidien enseignante d’équitation + freelance marketing digital

Une fois mon BPJEPS validé, je me mets donc en ordre de marche : les lundis, mardis, jeudis et vendredis sont consacrés à mes missions freelances. Le mercredi et le samedi, j’enseigne au poney-club.

Dès les premières semaines, je suis comblée dans cette nouvelle vie, ce nouveau rythme certes exigeant mais ô combien plus motivant que le voiture-boulot-dodo que j’avais connu. Je travaille la journée, en soirée, la semaine, les week-ends, mais quel kif !

Depuis 3 ans et demi maintenant, j’allie donc deux métiers : enseignante d’équitation indépendante auprès de centres équestres et propriétaires de chevaux + freelance en marketing digital auprès de PME de secteurs variés.

Si ce n’est pas toujours facile, c’est un choix que je ne regrette pas. Je continue d’aimer mes deux activités et de les faire évoluer en fonction de mes envies et de ma propre évolution.

D’ailleurs, ce site web est une des grandes évolutions depuis mon lancement, et le début d’une nouvelle phase dans mon aventure de l’entrepreneuriat !

Des questions sur la reconversion ? sur le métier d’enseignant d’équitation indépendant ? L’entrepreneuriat, le slashing, le digital ? N’hésitez pas à me contacter !